Côte d’Ivoire: Laurent Gbagbo suspend la participation de son parti à la Commission électorale
L’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo a décidé de « suspendre immédiatement toute activité » du représentant de sa formation politique, le Parti des peuples africains – Côte d’Ivoire (PPA-CI, opposition) au sein de la Commission électorale indépendante (CEI), qui est « devenue l’instrument docile d’un pouvoir qui refuse l’alternance », dans un communiqué publié ce vendredi 11 avril 2025.
M. Gbagbo a informé de sa « décision de suspendre la participation du PPA-CI à la CEI », demandant à son représentant de s’exécuter « immédiatement ». Selon lui, l’institution est « devenue l’instrument docile d’un pouvoir qui refuse l’alternance, qui refuse la transparence, qui refuse l’inclusion. Ce pouvoir, selon lui, tente de « contourner » par « tous les moyens » le « verdict du peuple » dans les urnes.
« Je refuse de me rendre complice de ce qui est en train d’advenir à notre pays », écrit Laurent Gbagbo. Il a aussi dénoncé « processus électoral qui porte déjà les stigmates de l’exclusion, de la fraude et de la manipulation ». A ses yeux, la CEI « viole ses propres textes (en faveur) du pouvoir » et « tente d’écarter » des opposants, entre autres.
« Tout le monde voit la crise monter (et) sent la tension. Tout le monde, sauf ceux qui dirigent aujourd’hui, aveuglés par leur volonté de conserver le pouvoir, même au prix de la destruction du pays. Nous n’en serons jamais complices », a renchéri l’ancien président, appelant par ailleurs à un « dialogue politique » pour des « élections crédibles ».
Et Laurent Gbagbo de poursuivre : »en 2011, la Côte d’ivoire a connu le pire. Et cela à cause d’une CEI partiale, soumise, instrumentalisée par l’opposition d’alors, aujourd’hui au pouvoir ». Au 14e anniversaire de son arrestation pendant la pire crise postélectorale, il a appelé à éviter « un autre 11 avril ».
« En tant qu’ancien président de la République, j’ai un devoir. Le devoir de dire non à la forfaiture (…) tirer la sonnette d’alarme (et) protéger la Côte d’ivoire de l’abîme », car le pays « mérite mieux », a-t-il conclu.
L’opposition réclame depuis plusieurs mois un audit de la liste électorale, ainsi que la refonte de la CEI, jugée « partiale ».