Ejasso !

Dans un pays où ils constituent plus de 70 % de la population, c’est un secret de polichinelle de dire que l’engagement des jeunes dans la vie politique, économique et sociale de la Côte d’Ivoire est relativement faible. Mais pour les friands de chiffres, on peut illustrer les statistiques des dernières élections municipales, tels que présentés en janvier à Korhogo par une panéliste à une rencontre sur l’engagement des jeunes en politique. Selon les chiffres qu’elle a communiqués, ils étaient 3 243 conseillers candidats âgés de 25 à 34 ans, sur les 30 084 candidats enregistrés. Finalement, seulement 237 candidats, soit 100 femmes et 137 hommes issus de la même tranche d’âge, font partie des conseillers municipaux élus.

S’il est difficile de savoir le nombre de jeunes qui ont voté lors de ces élections, à la faveur de la révision de la liste électorale, le nombre de nouveaux majeurs inscrits nous montre qu’il y a encore, au sein de la population, des jeunes qui restent volontairement hors du champ de la politique. Parce qu’ « en Côte d’Ivoire, la politique a très souvent été associée à la violence, au mensonge et à un ensemble de choses qui nous repoussent », assurent-ils. De plus, ils sont nombreux à croire que leur voix ne peut pas faire changer les choses. Pourtant, la participation à la vie politique, économique et sociale à travers leur vote est le moyen privilégié d’obtenir ce qu’ils veulent pour eux et leurs futurs enfants.

À travers Ejasso, dans un style qui est le leur, des jeunes qui veulent malgré tout garder l’espoir se parlent pour s’encourager à participer à la vie sociale, économique et politique de leur pays. En proposant une meilleure compréhension de l’actualité à leur niveau, ils veulent se donner les moyens d’une prise de position éclairée, afin de participer, eux aussi, à la prise de décision qui vont impacter leur présent et leur avenir.