En prélude à la présidentielle d’octobre, 6 500 jeunes ont prêté serment, lundi 21 juillet au Palais de la culture de Treichville, pour promouvoir la paix et la cohésion dans leurs communautés.

« Votre rôle sera crucial. » : Représentant le président de la République à cette cérémonie, la ministre d’État, Anne Désirée Ouloto, a attiré l’attention des jeunes bénévoles sur leur mission. « Vous acceptez une immense responsabilité dans un contexte électoral souvent marqué par des tensions », a insisté la ministre originaire de la région du Cavally, une région marquée par son passé de tensions et sa diversité culturelle et où un programme pilote du genre a été réalisé avec succès.

Le programme « Jeunes bénévoles pour la paix », porté par les ministères de la Jeunesse et de la Cohésion nationale, vise à prévenir les tensions électorales à travers la mobilisation citoyenne. À trois mois de la présidentielle, les autorités comptent sur ces jeunes pour diffuser les valeurs de civisme, de solidarité et de vivre-ensemble dans 17 régions concernées.

Les 6 500 jeunes bénévoles pour la paix ont été proposés par les autorités préfectorales et des organisations de jeunesse. Alors que les jeunes sont les principaux acteurs et les premières victimes des conflits pré et post électoraux en Côte d’Ivoire, ce programme entend faire d’eux des acteurs majeurs de la paix, dans un pays où la politique reste un sujet clivant.

Ils viennent de tous les horizons politiques et sociaux

« Vous incarnez les valeurs de démocratie et de paix. En vous investissant pleinement, vous consoliderez la stabilité sociale du pays », a souligné la ministre de la Cohésion nationale, Myss Belmonde Dogo. Elle a salué l’engagement de ces jeunes qui ont montré leur disponibilité « à servir la nation ». La ministre a indiqué que cette mobilisation repose sur une conscience citoyenne forte, capable de renforcer l’unité nationale en période électorale.

De son côté, le ministre de la Jeunesse, Mamadou Touré, a mis en avant la richesse de la diversité au sein des volontaires. « Vous venez de tous les horizons politiques et sociaux. Vous avez le leadership et l’esprit civique nécessaires pour faire la différence sur le terrain », a-t-il affirmé.

Venu de Songon, Jean Hugues se dit prêt à assurer cette nouvelle mission au service de la paix. « Nous sommes déterminés à apaiser les tensions et à faire entendre la voix de la paix, surtout dans nos quartiers où les jeunes sont souvent instrumentalisés. », assure-t-il. Idem pour Adou Sandrine, étudiante en licence à Abobo, qui y voit une opportunité de concrète de transformation. « Ce programme me permet d’agir concrètement pour ma communauté. En tant que jeune femme, je veux aussi montrer que la paix se construit avec tous. », confie-t-elle.

Avant de les lancer sur le terrain, des encadreurs formeront ces jeunes sur la citoyenneté, la gestion des conflits, la lutte contre les discours de haine et la prévention de la radicalisation.

Henri Michel Bilé