RSF « scandalisé » par l’arrestation « inouïe » d’un journaliste à Abidjan
Dans un article publié sur son site, Reporter Sans Frontières (RSF) a dénoncé l’arrestation du journaliste béninois Comlan Sossoukpè à Abidjan. L’ONG évoque un « traquenard » ayant abouti à l’extradition vers le Bénin du directeur du média en ligne Olofofo.
« Ce qui devait être une mission professionnelle s’est transformé en traquenard. » Reporter Sans Frontrières (RSF) n’a pas mâché pas ses mots pour dénoncer les circonstances de l’arrestation, jeudi 10 juillet à Abidjan, du journaliste béninois Hugues Comlan Sossoukpè.
Lundi 14 juillet, il a été présenté à un juge au Bénin où il a été ramené de force après son arrestation à Abidjan. Et ce, dans « des circonstances qui sont totalement hallucinantes, au mépris des règles les plus élémentaires du droit international de la Convention de Genève », selon Arnaud Froger, Responsable du bureau d’investigation de RSF, interrogé par RFI. Comlan Sossoukpè a été inculpé pour cyberharcèlement, incitation à la haine et à la rébellion et apologie du terrorisme.
Malgré son statut de réfugié au Togo où il a fui depuis 2019, le journaliste béninois a été arrêté dans un hôtel à Abidjan, rapporte RSF dans un article. L’ONG assure qu’il avait été « officiellement invité par le ministère ivoirien de la Transition numérique et de la Digitalisation pour couvrir un salon régional sur l’innovation digitale ».
Sur son site Olofofo.info, le journaliste avait publié la veille de son arrestation un reportage sur l’Ivoire Tech Forum. Une activité organisée du 9 au 11 juillet à Abidjan par les autorités ivoiriennes qui l’avaient invité à couvrir.
« C’est absolument inédit qu’un État livre un journaliste qui a un statut de réfugié dont elle ne peut ignorer qu’il est persécuté et qu’il se retrouverait en prison, qui plus est quand ce même État, la Côte d’Ivoire donc, l’avait invité officiellement en payant ses frais de transport et son hôtel dans le pays », a réagi Arnaud Froger.
