Search for:
  • Home/
  • Culture/
  • Tiken Jah Fakoly : « J’ai payé le prix de mon engagement artistique à plusieurs reprises »

Tiken Jah Fakoly : « J’ai payé le prix de mon engagement artistique à plusieurs reprises »

Lors d’une conférence de presse tenue le mardi 8 septembre à Abidjan, l’artiste reggae ivoirien, Tiken Jah Fakoly, a évoqué les conséquences de son engagement. À quelques jours de son concert prévu le 12 avril au Palais de la Culture de Treichville, il a livré un témoignage sur les obstacles qu’il a rencontrés dans sa carrière.  

« Un artiste peut contribuer au développement de son pays en éveillant la conscience du peuple. C’est d’ailleurs la mission du reggae et c’est ce que j’essaie de faire à travers mon art », a-t-il déclaré.  

Tiken Jah Fakoly a expliqué que son engagement pour des causes sociales et politiques lui a valu des interdictions de séjour dans plusieurs pays. « Par exemple, au Sénégal, de 2007 à 2010 j’étais officiellement interdit d’entrée par le gouvernement de l’époque », a-t-il révélé.  

L’artiste, aujourd’hui installé au Mali, a également mentionné les raisons de son exil. « Pourquoi j’y suis et comment j’y suis arrivé ? C’est aussi pour des raisons sécuritaires. À l’époque, je ne partageais pas la vision de ceux qui étaient au pouvoir. Vivre en dehors de son pays est un prix à payer. Je vis désormais là-bas et mon pays me manque souvent », a-t-il confié.  

Tiken Jah Fakoly a en outre relaté une expérience marquante lors d’un voyage en RDC. « Une fois, je devais me produire en concert à Kinshasa. Nous avons embarqué à Bruxelles, mais à notre arrivée, une personne nous attendait. Elle a récupéré nos passeports, les miens et ceux de mes musiciens. Nous pensions que c’était pour faciliter notre entrée sur le territoire. Finalement, ils nous ont remis dans le même avion pour un retour immédiat à Bruxelles », a-t-il raconté. Il a poursuivi : « Pire encore, ils ont écrit aux autorités belges pour dire que nous étions des terroristes. Imaginez. A la sortie de l’avion, ce sont des policiers qui nous ont accueillis. »  

L’artiste a par ailleurs pointé du doigt la censure en Côte d’Ivoire, où il a dit avoir rencontré des obstacles pour la réalisation de certaines activités. « J’ai souvent envie d’y mener des projets, mais il est rare que je trouve des sponsors. J’imagine qu’ils autocensurent », a-t-il affirmé.  

Malgré les épreuves, Tiken Jah Fakoly reste fidèle à sa mission artistique et à ses valeurs: « je me dis que Bob Marley, lui aussi, a payé ce prix », a-t-il conclu, revendiquant l’héritage d’un reggae engagé et porteur de messages universels.  

Leave A Comment

All fields marked with an asterisk (*) are required